La planche de podorythmie numérique est un contrôleur MIDI qui est activé par le tapement des pieds qu’on retrouve souvent en musique traditionnelle québécoise. Ces signaux sont utilisés dans une scénographie multimédia pour produire une scénographie d’effets visuels projetés, ou aussi de sons spatialisés ou synthétisés. De plus, la planche comporte une connexion analogique à deux signaux qui sont utilisés pour faire danser l’Être-gigueur, selon si elle est tapée à gauche ou à droite.
Fonctionnement global
L’information transmise par une connexion usb à un ordinateur ou à un système MIDI consiste à quel endroit et à quelle vélocité la planche a été tapée. Depuis le dernier prototype, un signal de vibration est aussi transmis.
En effet, l’équipe LabScène développe ce contrôleur de façon itérative depuis novembre 2017. À ce jour, cinq prototypes fonctionnels on été conçus. Les prototypes 2, 4 et 5 sont encore en fonction. L’électronique des deux autres a été démontée pour être réutilisée. Ils étaient des tests de concepts d’assemblage qui manquaient un peu de précision dans la transmission des signaux. Les matériaux et le machinage des prototypes suivant qui en découlaient ont donc ensuite été renouvelés.
Origine du projet
C’est dans le cadre de LabScène 0, le premier spectacle LabScène fabriqué en Fab Lab, que l’équipe a construit sa première version de la planche de podorythmie numérique Le violon de Jos.
L’idée, développée en collaboration avec l’artiste invité André Daneau, était de trouver des moyens d’augmenter une performance artistique musicale par des effets visuels multimédia. On s’était aussi souvenu du travail d’Alain Lamontagne, harmoniciste en musique trad, qui avait aussi construit une planche électronique dans les années 1990. Cette planche était branché à un ordinateur Commodore Amiga.
Licence de partage
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Conception
Le collectif engagé dans la conception initiale avait deux intentions :
- Activer des moteurs pour faire danser l’Être-gigueur; et
- Moduler des séquences vidéo gérées par un VJ.
Considérant la double intention, il a été jugé pertinent de faire de cette planche un outil modulaire utilisant des protocoles de communication normalisés (MIDI). Ceci fait donc de la planche de podorythmie numérique un outil de scène réutilisable dans d’autres contextes.
Des capteurs de type Résistances sensibles à la force (Force sensing resistors, ou FSR) captent le début et la fin des tapements de pieds.
Un microcontrôleur de type Teensy 4 fait leur lecture et convertit instantanément cette lecture en signal MIDI, transmis à un ordinateur via une connexion USB.
Enjeux de fabrication
La fabrication du prototype s’accompagna de plusieurs défis. Les capteurs peuvent mesurer une vélocité de frappe très précise. Ceci a pour résultat que les zones où l’artiste tape du pied sont sensibles. Cela implique également que les capteurs sont également en mesure de détecter le mouvement des autres zones de la planche et même le mouvement ambiant de la scène.
Ce fut ce besoin de réduire le « bruit » qui motiva et orienta le développement de chaque prototype. Avec la planche machinée du 4e prototype, les bruits ambiants sont presque inexistants.
La force de tape variée appliquée par l’artiste est donc bien représentée dans les mouvement de l’Être-gigueur mécanique ou dans l’intensité des images des séquences vidéos.